Du champagne sans exploitation animale

Du champagne sans exploitation animale

Du champagne végan ?!

Énormément de personnes adorent déguster une petite coupe de champagne (ou plusieurs d’ailleurs !) lors des fêtes de fin d’année, des anniversaires, ou quand l’envie de célébrer un évènement important est là. Et vous avez peut-être vu passer, au cours du réveillon du Nouvel An, une ou plusieurs bouteilles de champagne certifié végan, en vous disant d’ailleurs que vous nagiez en plein délire et que vous aviez peut-être un peu forcé côté flûte.

Le champagne est évidemment un produit végétalien, puisque exclusivement élaboré avec des produits d’origine végétale, mais la plupart des consommateurs ne savent pas que le champagne classique, fabriqué depuis des centaines d’années, n’est pas un produit végan.

Bien sûr, cette boisson alcoolisée est dans tous les cas produite sans qu’aucun produits d’origine animale n’entre dans sa composition, tout comme le vin, mais certains de ces produits sont utilisés dans son procédé de fabrication. C’est lors de la phase de collage du champagne qu’ils entrent en jeu : cette étape permet de clarifier le mélange et d’enlever ses impuretés. C’est pour cela qu’il n’y a pas de dépôt dans ce dernier, alors que vous en trouverez notamment dans le fond des bouteilles de vin rouge qui n’a pas fait l’objet d’une clarification.

Parmi ces P.O.A. qui servent à « coller » ces résidus organiques figurent de la protéine de lait, du blanc d’œuf, de la gélatine de porc ainsi que des dérivés de poisson. Le champagne peut être certifié végan lorsque ce sont d’autres produits qui sont utilisés dans cette étape, tels que de la silice ou de la bentonite, qui est une forme d’argile.

Mais est-ce que le champagne végan est du champagne comme les autres ?

« Le champagne végan est comme tous les autres champagnes, fait avec la méthode traditionnelle, c’est 100% du champagne ! » précise Thomas Cheurlin, un vigneron qui produit des cuvées véganes. De leur côté, Thomas et son équipe n’utilisent plus le blanc d’œuf pour le collage, mais des protéines issues du petits pois. Et si vous n’aimez pas les petits pois, ne vous inquiétez pas, le produit utilisé pour le collage n’a aucune répercussion sur le goût final du champagne, puisqu’il ne s’agit que de filtrer et de retenir les résidus organiques issus de la vinification.

« La bulle ne change pas, les arômes ne changent pas non plus. On a certes plus de travail mais à l’arrivé c’est exactement la même chose. »
Et à priori ça marche bien pour eux : « C’est un gros marché de niche, 2 à 3 % de la population est végan, en champagne nous ne sommes pas beaucoup. La tendance est à l’augmentation, toutes nos cuvés sont vendues chaque année ! ». Vous pouvez d’ailleurs retrouver en podcast les explications de Thomas Cheurlin sur son champagne végan en suivant ce lien : https://abonne.lest-eclair.fr/id218409/article/2020-12-25/et-le-champagne-vegan-est-ce-que-cest-encore-du-champagne

De quoi rassurer les amateurs de cette boisson pétillante attentifs à rejeter toute forme d’exploitation animale dans l’élaboration des produits qu’ils consomment. Le véganisme n’est pas qu’un régime - le mot végétalien suffisait d’ailleurs à lui-même.

Et puis, pour clore sur ce sujet pétillant, préférez les champagnes produits sans insecticides ou pesticides, avec la certification bio, cela encouragera les producteurs qui se sont engagés vers des modes de production moins polluants (rappel : en France, 20 % des pesticides utilisés en agriculture traitent les vignes…).

 

La photographie qui illustre cet article appartient à Alexander Naglestad sur Unsplash